Discutez de ce qui compte pour vous
Suggérez une discussion pour que les membres de Forum Belgique puissent échanger avec vous.

Non à l'obscurantis...
 
Partager:
Notifications
Tout effacer

Non à l'obscurantisme religieux et non aux marques distinctes de signes religieux quelquelles soient

1 Messages
1 Utilisateurs
0 Reactions
676 Vues
Avatar for ForumBe
(@erwin)
Forumiste Engagé·e
Inscription:: depuis 5 ans
Messages: 776
Auteur du sujet  

Les racines du terrorisme mondial !
par evdl le Sam 12 Sep - 23:33

https://www.leparisien.fr/faits-divers/enquete-sur-40-ans-de-terrorisme-islamiste-09-11-20

La lutte contre le terrorisme et la radicalisation est dominée par l’amalgame – volontaire ou non – entre islam et terrorisme qui pourrait mener le pays vers une dérive incontrôlable dans le futur.

Chaque attentat ou simplement acte de violence attribué à un musulman – dont le dernier est l’attaque au couteau à la préfecture de police de Paris par un agent administratif – relance le débat sur la place de l’islam en France, sur le voile et sur l’immigration.

La réaction face au terrorisme chez certains hommes politiques et chercheurs médiatisés mène souvent à l’équation islam (ou courants islamistes) et terrorisme, en voyant en ceux-la le facteur primordial de la radicalisation conduisant au terrorisme islamiste.

Pour un sujet aussi sérieux que le terrorisme, il est fort regrettable de constater l’absence de recul dans les débats.

Du fait de l’orientation politique que prend souvent le traitement de la question du terrorisme et de la radicalisation, les débats tournent rapidement à la polémique, à l’analyse superficielle et affective, pour ne pas dire aux déclarations manipulatrices et xénophobes, de la part de spécialistes et de politiques, et ceci jusqu’au sommet de l’État, aux dépens d’analyses sérieuses et d’une réflexion dépassionnée.

Nous souhaitons attirer l’attention sur les dangers de l’amalgame qui est fait, de façon délibérée ou non, entre l’islam et le terrorisme islamiste, et sur le basculement de la lutte sécuritaire et juridique contre le terrorisme et la radicalisation vers sa politisation.

Nous allons essayer ici d’éclairer le phénomène terroriste en rapportant des faits objectifs et tenter de définir certains concepts et notions relatifs au sujet, comme la radicalisation, le djihad, etc.

Il est certes indispensable de lutter contre le terrorisme et la radicalisation avec fermeté. En revanche, l’erreur de perception et d’appréciation de ces phénomènes conduit à une démarche inadaptée, voire contre-productive. Car nous constatons que la lutte contre le terrorisme et la radicalisation est dominée par l’amalgame – volontaire ou non – entre islam et terrorisme.

Cet amalgame est fondé sur l’idée reçue selon laquelle l’islam est une religion foncièrement violente et porteuse d’une idéologie essentialiste, comme si l’appartenance à l’islam elle-même favorisait la radicalisation et le recours – dans le cas extrême – à la violence terroriste.

Le glissement du débat sur les sources de la radicalisation vers le débat sur le voile et sur la place de l’islam en France en est la conséquence directe.

Acharnement médiatique

Il est tout à fait légitime de poser la question du rapport entre la religion musulmane et la violence, dans la mesure où le terrorisme islamiste de type al-Qaïda et État islamique (EI) se réfère à des textes coraniques ou à la loi islamique pour légitimer leur action.

Mais rien ne justifie l’acharnement médiatique de certains politiques et intellectuels – Éric Zemmour et autres – contre les musulmans, cultivant le doute sur la place de l’islam et des musulmans en France, et allant jusqu’à remettre en question la laïcité.

On cherche à transformer la laïcité, qui devrait garantir le libre choix confessionnel et la neutralité de l’État vis-à-vis de toute les confessions, en un outil visant à limiter, voire violer, les droits de citoyens français de confession musulmane.

L’autre paradoxe réside dans le fait que les autorités déclarent, d’une part, la guerre à l’islamisme (islam politique) et, d’autre part, font régulièrement appel au Conseil français du culte musulman (CFCM) – une institution cultuelle – pour intervenir dans les affaires politique et sociale des musulmans.

Cette vision est bien évidemment soutenue par quelques travaux universitaires et journalistiques qui s’appuient sur une analyse alambiquée de certaines données et de certains faits, à partir desquels ils créent un récit vraisemblable sur l’origine du terrorisme islamiste et de la radicalisation, ainsi que sur les motivations des groupes djihadistes.

Citons par exemple l’essayiste Alexandre Del Valle qui, dans son livre La Stratégie de l’intimidation : du terrorisme djihadiste à l’islamiquement correct (2018), considère islam, islamisme et terrorisme comme un bloc homogène : selon lui, les attentats terroristes relèveraient d’une stratégie de conquête de l’Occident par l’islam à laquelle participent les organisations islamiques telles que la Ligue islamique mondiale et les Frères musulmans.

Dans Terreur dans l’Hexagone (2015), Gilles Kepel lui-même adopte ce type de vision et explique cette causalité par la convergence entre les émeutes des banlieues, la montée du fondamentalisme islamiste dit salafiste – symbolisée selon lui par la présence importante du voile dans certains quartiers – et les attaques terroristes en France depuis les attentats de Paris en 2015.

Le salafisme est considéré comme une porte d’entrée sur le terrorisme islamiste. Ce dernier est ainsi défini comme l’étape extrême d’une radicalité religieuse. Pourtant, il n’existe aucun rapport ou étude sérieuse qui considère l’appartenance à la religion musulmane comme facteur déterminant de radicalisation.


   
Citer
Partager: