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Critiqué, Vandenbroucke réplique: “Un rapport préconisait la fermeture des commerces”
MISE À JOURCritiqué pour avoir admis que la fermeture des commerces non essentiels avait été décidée pour créer un “électrochoc”, et non pour des raisons sanitaires, le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke contre-attaque désormais et évoque un rapport en ce sens du La fermeture des commerces non essentiels était explicitement citée dans les recommandations de la Cellule d’évaluation fédérale (Celeval), chargée de conseiller le gouvernement fédéral, et était soutenue par une large majorité de ses membres, ressort-il d’un rapport du 29 octobre communiqué par le cabinet du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.
“Situation très grave”
“La situation est très grave, et les mesures d’urgence les plus strictes sont maintenant nécessaires. C’est pourquoi Celeval insiste sur les mesures suivantes”, dit le rapport qui énumère une série de mesures en vue du comité de concertation: “Tous les contacts sociaux devraient être fortement réduits pendant la période du 1er au 14 novembre. Il n’y a pas de consensus sur la meilleure façon de limiter ces contacts; en interdisant tout mouvement non essentiel et en fermant ainsi les magasins non essentiels et/ou en fixant un périmètre de 5 ou 10 km (comme en France)”.
Le rapport précise que 16 des 18 membres présents soutiennent la mesure de fermeture des commerces.
La veille, le Risk Assesment Group (RAG, qui rassemble médecins, scientifiques et autorités sanitaires) avait quant à lui décidé de classer la Belgique en “état d’urgence sanitaire”.
“Une décision très difficile”
“Pour les commerces touchés, ce fut en effet une décision très difficile, que nous n’avons pas prise de gaieté de cœur. (...) Le 30 octobre, nous étions dans une réelle situation d’urgence, comme expliqué dans les avis que nous avions alors reçus du RAG et du CELEVAL. Il était nécessaire de prendre des mesures qui allaient réduire rapidement et au maximum le nombre de contacts et de déplacements, et qui rendraient les risques de contaminations les plus faibles possibles. C’est pourquoi nous avons décidé de fermer les commerces non essentiels”, a expliqué le cabinet du ministre.
“Décision moins stricte”
La mesures a été prise par le comité de concertation qui réunit le gouvernement fédéral et les représentants des Communautés et des Régions. “La décision du comité de concertation était de manière générale moins stricte que les propositions du Celeval mais le comité de concertation a maintenu la fermeture des commerces non essentiels”, a encore précisé le cabinet de M. Vandenbroucke.
L’opposition s’insurge, le MR aussi
Le ministre de la Santé s’est attiré lundi les foudres de nombreux acteurs. Dans l’opposition, la N-VA mais aussi le cdH et DéFI se sont insurgés: les centristes ont parlé de “cynisme” tandis que les amarantes déploraient une “infantilisation des citoyens”. Dans la majorité, le MR a réclamé des explications. L’UCM demande la reprise des métiers de contact
L’Union des classes moyennes urge les autorités à revoir leur communication, “qui manque de clarté et de cohérence”, après l’aveu du ministre Vandenbroucke. UCM demande donc la reprise des métiers de contact (coiffure, esthétique...) et des agences de paris le 15 décembre. “Ils ne peuvent pas rester à l’arrêt pour provoquer ‘un choc psychologique’ mais seulement si le risque sanitaire est sérieux, ce qui n’est certainement pas démontré aujourd’hui”, estime la fédération.
“Déclaration maladroite ou scandaleuse”
“Cette déclaration - maladroite ou scandaleuse - a mis le feu aux poudres auprès des commerçants. Empêcher des citoyens de travailler, les priver de leurs revenus, est une décision grave qui ne peut se justifier qu’en cas de nécessité. Il n’y a pas d’activité ‘non essentielle’ pour ceux qui l’exercent et leurs clients. Ce n’est pas la bonne manière de faire adhérer la population aux mesures de prudence sanitaire”, estime la fédération. Elle déplore encore que le dernier comité de concertation était “une nouvelle fois tardif et filandreux” et ne présentait pas de décisions claires dans tous les cas. “Jouer au détective pour savoir si l’on peut rouvrir, et dans quelles conditions, donne le sentiment d’être tenu pour quantité négligeable et provoque le rejet”, relève-t-elle. Les professionnels des métiers de contact et des agences de paris ne peuvent pas à nouveau faire les frais d’une décision qui n’est pas basée sur des faits scientifiques.
Pour des perspectives claires
UCM demande aussi des perspectives claires pour l’horeca, les cinémas et les théâtres, ainsi que pour tous les autres lieux où des précautions sanitaires sont possibles. “Une gestion sérieuse de l’épidémie doit permettre de connaître les lieux et comportements à risques et d’agir de façon ciblée. Les entrepreneurs ne peuvent pas aborder 2021 sans savoir quand et comment ils pourront rouvrir et sur quelles aides ils pourront compter”, conclut-elle.
“Choquants, irrespectueux et irresponsables”
Même son de cloche du côté du Syndicat neutre pour indépendants (SNI) qui qualifie les propos du ministre de “choquants, irrespectueux et irresponsables”. “Le ministre est un homme intelligent. Nous n’imaginons pas que c’est effectivement ce qu’il a voulu dire. Nous n’exigeons pas des excuses mais il doit avoir le courage de réexpliquer. Dans le cas contraire, ce serait faire fi de 35.000 indépendants, de leur famille et de celle de leurs employés”, a réagi le SNI, estimant que Frank Vandenbroucke doit également faire cette mise au point pour tous les secteurs qui sont encore fermés, comme les professions de contact.
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