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Les propos de Frank Vandenbroucke sur la fermeture des commerces font jaser
MISE À JOURDans une intervention à la télévision flamande, Frank Vandenbroucke (sp.a) a affirmé que la fermeture des commerces non-essentiels avait été décidée pour créer un “électrochoc”. Des propos qui ont fait bondir la N-VA, notamment. “Nous partions du principe que le Premier ministre et le ministre de la Santé se basaient sur la raison et la science. On ne dirait pas”, a dénoncé Bart De Wever, le président de la N-VA, sur Twitter.Interrogé vendredi dans l’émission Terzake (VRT) sur la réouverture des commerces, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (sp.a) a estimé que cela ne représentait pas un grand risque épidémiologique “si cela se fait d’une manière très contrôlée”.
Quand le journaliste lui a alors demandé pourquoi le gouvernement avait pris la décision de les fermer, le socialiste flamand a répondu que c’était avant tout pour créer un “électrochoc”. “Il faut vraiment obtenir un électrochoc et cela implique de dire que tous les magasins non-essentiels doivent fermer immédiatement”.
La recherche d’un choc psychologique davantage qu’un réel objectif de santé publique, donc? “Je pense que c’était en fait une bonne décision. À un moment donné, il faut dire ‘stop, on arrête’”, a conclu Vandenbroucke.
Les propos de Frank VDB ont provoqué de vives réactions, notamment de la part de la N-VA mais aussi au sein du cdH.
“Nous partions du principe que le Premier ministre et le ministre de la Santé se basaient sur la raison et la science. On ne dirait pas. Si vous voulez ruiner les petites et moyennes entreprises et faire disparaître le soutien aux mesures, alors c’est la bonne façon de procéder”, a pesté Bart De Wever (N-VA), le bourgmestre d’Anvers.
Catherine Fonck (cdH) parle d’une interview “surréaliste”. “Quel cynisme face à tous ceux qui sont aujourd’hui laminés par la perte de leur activité”, a déploré la députée fédérale. François De Smet, le président de DéFi, a lui aussi critiqué les propos.Le ministre explique tranquillement que les commerces auraient pu rester ouvert, mais qu'il fallait créer un "choc".
Arrêtons d'infantiliser les citoyens. La population acceptera des mesures dures si elles sont justifiées et expliquées. Pas si elles sont prises au vogelpik.
En réponse à De Wever, le président de l’Open VLD Egbert Lachaert a tenu à signaler que Jan Jambon, le ministre-président flamand, avait lui aussi approuvé cet “électrochoc” par la fermeture des magasins en comité de concertation. Ce que Jambon lui-même a reconnu dans une interview au journal De Tijd.Nécessaire”, selon Somers
Dimanche, l’infectiologue flamande Erika Vlieghe avait confirmé au micro de la VRT que la fermeture des magasins était une décision politique, le shopping ne présentant sans doute pas de risque particulier si l’on évite de s’agglutiner et que l’on suit quelques règles.
Le vice-ministre-président flamand Bart Somers a quant à lui défendu la décision de fermer pour un mois les commerces non-essentiels, “nécessaire” selon lui. “Notre système de santé était sous haute pression. (...) Nous devions intervenir de manière drastique et tout faire pour éviter les contacts”, a-t-il estimé lundi.
De nombreux internautes ont également réagi avec une certaine stupéfaction aux propos du ministre de la Santé. Pour rappel, les magasins non-essentiels rouvriront leurs portes sous conditions strictes mardi/demain.L’UCM: “Une déclaration maladroite ou scandaleuse”
L’Union des classes moyennes urge les autorités à revoir leur communication, “qui manque de clarté et de cohérence”, après l’aveu du ministre Vandenbroucke sur le risque mineur que représentaient les commerces dans la propagation du virus, pourtant fermés pendant un mois. L’UCM demande donc la reprise des métiers de contact (coiffure, esthétique...) et des agences de paris le 15 décembre. “Ils ne peuvent pas rester à l’arrêt pour provoquer ‘un choc psychologique’ mais seulement si le risque sanitaire est sérieux, ce qui n’est certainement pas démontré aujourd’hui”, estime la fédération.
Le ministre Vandenbroucke avait indiqué récemment que le fait de faire des emplettes dans les magasins ne présente a priori “pas de grand risque” d’augmenter la propagation du coronavirus, si cela se fait de manière contrôlée. La fermeture des commerces non-essentiels a tout de même été décrétée fin octobre, car il fallait provoquer un “choc” dans la population, démontrer qu’il fallait agir avec force. Des propos qui ne cessent de créer des remous, du côté politique mais aussi chez les commerçants, qui sont aujourd’hui en colère, indique l’UCM.
“Cette déclaration - maladroite ou scandaleuse - a mis le feu aux poudres auprès des commerçants. Empêcher des citoyens de travailler, les priver de leurs revenus, est une décision grave qui ne peut se justifier qu’en cas de nécessité. Il n’y a pas d’activité ‘non-essentielle’ pour ceux qui l’exercent et leurs clients. Ce n’est pas la bonne manière de faire adhérer la population aux mesures de prudence sanitaire”, estime la fédération.
“Un Comité de concertation tardif et filandreux”
Elle déplore encore que le dernier comité de concertation était “une nouvelle fois tardif et filandreux” et ne présentait pas de décisions claires dans tous les cas. “Jouer au détective pour savoir si l’on peut rouvrir, et dans quelles conditions, donne le sentiment d’être tenu pour quantité négligeable et provoque le rejet”, relève-t-elle.
Les professionnels des métiers de contact et des agences de paris ne peuvent pas à nouveau faire les frais d’une décision qui n’est pas basée sur des faits scientifiques.
L’UCM demande aussi des perspectives claires pour l’horeca, les cinémas et les théâtres, ainsi que pour tous les autres lieux où des précautions sanitaires sont possibles. “Une gestion sérieuse de l’épidémie doit permettre de connaître les lieux et comportements à risques et d’agir de façon ciblée. Les entrepreneurs ne peuvent pas aborder 2021 sans savoir quand et comment ils pourront rouvrir et sur quelles aides ils pourront compter”, conclut-elle.
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