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À quand la fin du masque? Assouplir, juste pour les gens vaccinés? Quatre experts, huit questions sur la vie avec le vaccin
2021 sera l’année de la vaccination, mais aussi celle de la transition, progressive, d'une vie quasi à l’arrêt vers une vie plus ou moins normale. Du moins on l’espère. Mais concrètement, un pays partiellement vacciné, qu’est-ce que cela va changer à nos nouvelles habitudes? Pourquoi faudra-t-il maintenir l’effort malgré la vaccination? Pourra-t-on embrasser sa grand-mère et ses parents à Pâques? Marc Van Ranst, Geert Molenberghs, Steven Van Gucht et Pierre Van Damme répondent à 8 questions sur 2021, l’année qui rime avec vaccin.1. Si je suis vacciné, puis-je encore transmettre le virus?
Van Ranst: On ne le sait pas encore. Normal, d’ailleurs. Le nombre de personnes qui ont reçu le vaccin lors des études cliniques, mais ont tout de même été contaminées est tellement faible - elles se comptent sur les doigts de la main - qu’il est impossible de tirer des conclusions sur la transmission du virus après le vaccin.

Van Damme: Cela fait encore l’objet d’études. Mais on s’attend à ce que le vaccin fasse baisser les infections, oui.

Van Gucht: Dire que le vaccination éradique totalement les risques de contamination de l’entourage, cela me semble invraisemblable. Mais il est admissible de dire que la période durant laquelle on risque d’effectivement transmettre le virus sera plus courte: par exemple deux jours, au lieu de sept actuellement. On n’aura la réponse exacte que dans quelques mois.

Et si les gens qui ne seront pas encore vaccinés ont des comporte­ments à risques, alors on risque d’à nouveau faire face à des milliers de contamina­ti­ons

2. Pour s’en sortir ensemble, nous devons tous rester chez nous: voilà l’idée. Pourquoi faudra-t-il continuer à respecter les mesures lorsque l’on sera vacciné?
Van Damme: Car on ne pourra pas compter immédiatement sur une immunité collective. Même si on commence à vacciner, la majorité de la population peut encore être contaminée. La vaccination ne doit pas donner un sentiment de sécurité. Car même quand un vaccin fonctionne pour 90% des gens, les 10% restants encourent toujours un risque et on ne sait pas dire à l’avance qui parmi nous seront ces 10%. De plus, nous ne disposons pas d’assez de données pour oser conclure qu’on ne peut contaminer personne lorsqu’on est vacciné.

3. Cela signifie que d’ici l’été, lorsque les groupes à risques auront été vaccinés, on courra toujours le risque d'une troisième vague?
Van Ranst: On ne le sait pas. Mais il y aura toujours des gens qui tomberont malades à cause de la Covid-19 et des gens qui en mourront. On ne sait pas ramener toutes les courbes à zéro, mais ce n’est pas nécessaire non plus. On devra l’accepter.

Van Damme: Oui, bien que cette fois, cette vague ne toucherait plus les centres de soins et maisons de retraite. Ce sera plutôt dans la population active, car elle ne sera pas encore vaccinée. C’est pour cela que les mesures sanitaires resteront la norme et seront toujours très importantes.

Molenberghs: D’ici l’été, on compte qu’environ 35% de la population sera vaccinée: c’est très loin des fameux 70% nécessaires pour atteindre l’immunité collective qu’on espère. Et si les gens qui ne seront pas encore protégés ont des comportements à risques, alors on risque d’à nouveau faire face à des milliers de contaminations.

Un petit pourcenta­ge de 7 millions de Belges non vaccinés, ça fait encore beaucoup de monde

Pierr Van Damme
4. Mais les hôpitaux risquent-ils vraiment à nouveau la saturation, vu que les groupes de patients à risques seront vaccinés?
Van Damme: Si on arrive à vacciner 4 millions de Belges d’ici le mois de juin, il en restera toujours 7 millions qui ne seront pas vaccinés. Même si ce n’est qu’un petit pourcentage d’entre eux qui finit à l’hôpital, cela fait tout de même beaucoup de gens et oui, cela peut encore saturer les hôpitaux.

Molenberghs: La question est: à quel point celui qui est contaminé va-t-il tomber malade? Est-ce que cela se limitera à un rhume, alors ce sera surtout chez les fabricants de mouchoirs jetables qu’on remarquera une différence. Mais une fois que les groupes-cibles et la population plus âgée sera vaccinée, une vraie troisième vague avec des hôpitaux pleins me semble peu probable. Donc à ce niveau, l’été devrait vraiment être le bout du tunnel.

Van Gucht: Si les vaccins parviennent vraiment à donner les résultats qu'ils promettent, alors ce risque de troisième vague ne sera écarté qu’en juin, au mieux. Mais de toute façon, jusqu’en mars, la situation restera très dangereuse.

5. Est-ce qu'on peut envisager que les personnes vaccinées soient plus libres que les autres? Ne peut-on pas assouplir pour la partie de la population qui est immunisée?
Van Ranst: Ce n’est pas faisable. Cela donnerait une société à deux vitesses: l'un pourrait se rendre sans masque au supermarché, son voisin y serait toujours obligé. Cela ne fonctionnerait pas. Et puis, comment contrôler? Porter un bracelet pour dire qu'on est vacciné? Ces privilèges auraient pour effet que la personne lambda aura tendance à ne plus se tenir aux règles. Ce n’est donc pas une bonne idée.

Van Damme: Non, parce qu’alors, vous polarisez la société. Vous pouvez trouver injuste qu’on ne puisse pas vacciner les 11 millions de Belges en une fois, parce qu’on a dû fixer un ordre de priorités. Mais on ne peut pas octroyer plus de droits à une personne vaccinée. Ce n’est qu’après, quand davantage de gens seront vaccinés, qu'on pourra assouplir pour tous et sur base des données dont on disposera.

Van Gucht: Tout à fait d’accord avec mes collègues. Ce n’est que lorsque tout le monde aura la chance d’être vacciné qu'on aura quartier libre. On ne veut tout de même pas d'un système comme l’apartheid? Et ne parlons même pas de tous ceux qui frauderont. Il y a déjà de fausses (et payantes) “attestations d’anticorps au coronavirus” qui circulent sur internet.

6. Mais cela ne pourra-t-il tout de même pas faire l’objet d’un tri dans la population, par exemple pour autoriser certaines personnes à voyager, ou se rendre à des événements, comme on l’a déjà suggéré?
Van Ranst: Imaginer que les seniors rejouent à la pétanque ou que les jeunes se remettent à guindailler, cela n’a pas vraiment à voir avec qui est vacciné ou pas. Ce qui est déterminant, c’est la circulation globale du virus dans la population. La vaccination à elle seule ne suffira jamais pour donner la liberté de voyager ou d’aller à un festival. Mais organiser les festivals sera envisageable, moyennant des tests rapides de qualité.

Van Gucht: J’imagine très bien les compagnies aériennes, et même certains payer, exiger que les voyageurs soient en ordre de vaccin pour prendre l’avion ou passer la frontière. Mais cela ne sera possible que lorsque tout le monde aura accès à la vaccination, et plus certains groupes uniquement. Cela n’est donc pas pour les mois qui viennent.

Ce que l'on ait, c’est que 2022 sera comme 2019: avec des festivals en été et des stades de foot remplis de supporters

Marc Van Ranst
7. Si mes grands-parents seront vaccinés, moi, en tant que trentenaire ou quadragénaire en bonne santé, je ne le serai pas tout de suite. Pourrai-je quand même enfin les serrer dans mes bras?
Van Ranst: Difficile de répondre par oui ou par non. On en sait encore trop peu sur le fonctionnement des vaccins.

Van Damme: Je suis tenté de dire oui. Peut-être que d’ici là, on sera à même de dire si oui ou non ils sont suffisamment protégés.

Van Gucht: Je pense que cela sera possible si les vaccins tiennent leurs promesses. Les bulles de contact pourront aussi être étendues systématiquement.

8. Combien de temps devrons-nous encore porter le masque? Et combien de temps encore devrons-nous nous tenir à distance les uns des autres?
Van Damme: Cela va encore durer un moment. On va arriver à un point où l’horeca peut rouvrir, ainsi que les salles de sport, les coiffeurs. Alors si le port du masque est le seul prix à payer pour que tout cela soit possible, c’est déjà qu’on est dans la bonne direction. C’est une fois encore, plus que la vaccination, les courbes des infections et des admissions à l’hôpital qui dicteront notre politique en matière de masques et de mesures sanitaires.

Van Gucht: On ne sera pas débarrassé du port du masque obligatoire en avril, j’en suis quasi sûr. Mais quand on aura 70% d’immunité dans la population, beaucoup plus de choses seront possibles. Mais pour ça, il faudra attendre l’automne prochain environ. Dans quelle mesure une personne vaccinée reste-t-elle contagieuse? C’est cette question qui complique la donne et nous empêche de prévoir exactement quand nous pourrons retrouver une vie sociale normale.

Van Ranst: Un tas de mesures actuelles deviendront sûrement une habitude: on ne se serrera plus la main, et le réflexe ne sera plus d’envoyer un enfant malade chez ses grands-parents pour que ses parents continuent à travailler, ce qui a toujours été une mauvaise idée d’ailleurs. Je m’imagine bien que quelqu’un d’enrhumé pourra garder l’habitude de porter le masque, en guise de politesse envers les autres. Ce que l'on ait, c’est que 2022 sera comme 2019: avec des festivals en été et des stades de foot remplis de supporters.


   
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