Discutez de ce qui compte pour vous
Suggérez une discussion pour que les membres de Forum Belgique puissent échanger avec vous.

Un assouplissement ...
 
Partager:
Notifications
Tout effacer

Un assouplissement pour Noël? Les hôpitaux ne sont pas prêts”

1 Messages
1 Utilisateurs
0 Reactions
461 Vues
Avatar for ForumBe
(@erwin)
Forumiste Engagé·e
Inscription:: depuis 5 ans
Messages: 776
Auteur du sujet  

Les services de soins intensifs mettent en garde: “Un assouplissement pour Noël? Les hôpitaux ne sont pas prêts”
De nombreux Belges veulent continuer à respecter les mesures sanitaires les plus strictes à l’approche de la période des fêtes. Mais l’appel à un certain assouplissement, avec la réouverture des commerces et l’élargissement de nos contacts sociaux, se fait de plus en plus insistant, conforté par la baisse des différents indicateurs. Comment la fin de l’année est-elle envisagée dans les hôpitaux et plus particulièrement dans les unités de soins intensifs?
On ne fêtera pas Noël par Skype”. Les propos tenus par Georges-Louis Bouchez il y a deux semaines n’avaient pas du tout enchanté Sabeth De Waele, et c’est le moins que l’on puisse dire. La responsable des soins intensifs à l’UZ Brussel avait ensuite mis en garde contre une “vague de Noël” à forte intensité “que nous n’allons pas pouvoir affronter”.

Depuis, la situation est devenue plus tenable, y a-t-il un peu de répit ?

Sabeth De Waele: “Nos services sont encore très occupés, nous sommes encore au-dessus du pic de la première vague. La courbe diminue régulièrement, mais maintenant elle ressemble plus à une chaîne de montagnes qu’à une montagne. Cela s’explique peut-être par la réouverture des écoles. Nous constatons une légère hausse ces derniers jours, après une nette baisse. Je comprends la déception concernant Noël. Noël, c’est l’émotion et je suis aussi une personne émotive, mais surtout quand je vois la souffrance des patients et de leurs familles. Si nous ne nous étions pas détendus en septembre, la deuxième vague n’aurait pas été plus lourde que la première et nous aurions pu célébrer les fêtes d’une manière différente. Il est positif que la plupart des gens veuillent célébrer Noël et le Nouvel An différemment cette année. Les gens ont compris: si nous faisons de notre mieux maintenant, nous pourrons fêter tous ensemble Noël l’année prochaine. Sans chaises vides”.

Geert Meyfroidt, chef de service aux soins intensifs de l’UZ Leuven: “Ici non plus, il n’y a pas de place au répit. Nous sommes encore au-dessus du pic de la première vague. La réouverture des écoles a été un assouplissement dont nous attendons toujours de voir les effets. Personnellement, je regrette aussi que nous ne puissions pas nous réunir avec toute la famille, mais c’est une réalité. Beaucoup d’hôpitaux sont encore au-dessus de leur capacité. Pour les 2.000 lits que nous avons libérés en soins intensifs, aussi bien pour les patients Covid que non-Covid, nous avons fait d’un standard de qualité inférieur la norme. Ce n’est pas idéal. La situation est toujours anormale, les patients ne quittent l’hôpital qu’au compte-gouttes. Nous craignons également une troisième vague qui repousserait les soins pour les patients autres que la Covid-19. Imaginez qu’on vous diagnostique un cancer et on vous dit qu’on ne sait pas quand on va pouvoir vous opérer. Cela s’est déjà produit deux fois, une troisième serait catastrophique. Il faut espérer que les gens feront preuve de créativité: se promener, boire un verre autour d’un feu, dehors et à distance”.

Traditionnellement, le personnel soignant prend également des vacances pendant la période de fin d’année. Cela sera-t-il possible cette année ?

De Waele: “Nous ne pouvons pas prendre de vacances et il faudra encore huit semaines avant que les chiffres reviennent à la normale en cas de période compliquée. Nous avons besoin de tout le personnel en permanence. Pour les médecins, il n’y a pas de vacances avant le début de l’année prochaine et c’est le cas depuis février. Cela commence à peser, notamment sur nos familles et nos proches. Il y a 3.700 personnes qui travaillent ici, dont beaucoup doivent être tenues à l’écart des fêtes. Mais je ne me plains pas pour mon Noël. La priorité est que le moins de patients possible passent cette période à l’hôpital”.

Regardez les chiffres et décidez avec la raison, pas avec l’émotion.

Sabeth De Waele
Meyfroidt: “On ne peut pas continuer à tirer sur le fil, le personnel doit pouvoir récupérer, car il n’est pas pertinent d’avoir des médecins et des infirmières épuisés à votre chevet. Les campagnes de vaccination à grande échelle ne seront probablement pas vraiment déployées avant l’été prochain, ce qui signifie que ce sera difficile pendant longtemps. D’ici là, nous devrons envisager d’éventuels nouveaux pics”.

Les conséquences des précédents relâchements ont-elles été désastreuses ?

Meyfroidt : “Les assouplissements de cet été ont été une erreur compréhensible, mais le virus est donc resté actif. Les assouplissements de septembre étaient incompréhensibles alors d’autres pays resserraient la vis avec des chiffres moins inquiétants que les nôtres. L’Irlande a tout fermé et a maintenant le virus sous contrôle. Parce que nous avons laissé les choses en arriver à ce stade, nous devons maintenant produire des efforts plus intenses et plus longs. Heureusement, nos décideurs politiques communiquent désormais clairement, comme le Premier ministre De Croo, qui affirme que nous pouvons créer une éventuelle troisième vague à Noël. Ce n’est pas un message agréable, mais c’est une bonne communication et j’ai le sentiment que les gens le comprennent”.

Quels conseils donneriez-vous au comité de consultation qui se réunit vendredi ?

De Waele : “Regardez les chiffres et décidez avec la raison, pas avec l’émotion.”

Meyfroidt : “Les responsables savent à quel point la situation est mauvaise dans les hôpitaux. Je suis convaincu qu’ils feront tout ce qu’ils peuvent pour nous empêcher de vivre une troisième vague”.


   
Citer
Partager: