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Qui n’a pas été attendri par le regard protecteur et aimant posé par une mère sur son enfant ? Qui n’a pas été horrifié par ces mères « indignes » qui tuent leur enfant ?
Ces questions rhétoriques en posent une autre bien réelle : le sentiment maternel est-il un instinct ou un concept culturel acquis?
Au XIX ème siècle, Darwin est le premier à définir l’instinct maternel comme étant une des manifestations de la préservation d’une espèce. La mère nourricière élève et protège son bébé jusqu’à ce qu’il puisse se débrouiller seul. C’est comme si elle était programmée dans ses gènes par la nature.
L’instinct étant « un comportement spontané, inné et invariable, commun à tous les individus d'une même espèce et paraissant adapté à un but dont le sujet n'a pas conscience. »
Comment expliquer alors qu’auparavant, l’enfant n’était pas vraiment un sujet de préoccupation? On faisait peu de cas de l’amour et de l’attachement manifestés à son égard. De l’Antiquité au Moyen Age, il était abandonné pour diverses raisons quand il ne mourrait pas de maladies. Les riches payaient des nourrices.
Face aux théories socio-biologiques se dresseront celles du culturalisme qui voit dans l'instinct maternel une pure construction sociale. En intellectuelle et féministe militante, Elizabeth Badinter (« L’Amour en plus ») dénonce le rôle passif et réducteur dans lequel la femme, la mère a été enfermée jusque-là. L’instinct maternel n’existerait pas. Il serait un concept produit par la société.
Aujourd’hui, un troisième courant se dessine, proposé par Sarah Blaffer Hrdy, éminente membre de l'Académie des sciences américaine. Elle opère une synthèse et propose des données scientifiques mêlant sociobiologie et anthropologie :
« Au lieu des vieilles dichotomies entre nature et culture, il faut s'intéresser aux interactions complexes entre gènes, tissus, glandes ( « Un autre mécanisme déclencheur du comportement maternel provient de la prolactine, une hormone qui produit la lactation chez les jeunes mères. La montée de lait déclenche des pulsions maternantes »), expériences passées et signes de l'environnement, y compris les signaux sensoriels lancés par les nourrissons et les individus proches. »
A méditer sans à priori ! Plutôt difficile vu la pâte sociale dans laquelle nous avons chacun été pétris. :beuh:
Françoise Héritier, anthropologue
« Le terme instinct, au sens strict, suppose que l’on soit conduit, malgré soi, à un certain type de comportements qui seraient liés à notre espèce. Cela est valable pour les animaux, mais ne l’est pas pour l’espèce humaine. Parce que l’homme est doté d’une conscience, d’un libre-arbitre, de sentiments… Il s’agit donc de volontés, et non d’instincts. Des volontés qui peuvent d’ailleurs être absentes.
Faire un enfant est à la fois le fruit de la volonté de se reproduire, c’est-à-dire de transmettre la vie, et la nécessité (et donc la volonté qui l’accompagne) de protection. Dans l’espèce humaine, lorsque un enfant naît, compte-tenu de sa particulière fragilité et d’une certaine lenteur de développement, celui-ci ne peut pas être autonome avant, au minimum, l’âge de 7 ans. Ce qui suppose un temps de dépendance totale extrêmement long par rapport à d’autres espèces animales. C’est donc de cette rencontre entre la volonté de se reproduire et la nécessité de protection que peuvent se développer des relations entre la mère et son bébé, relations qui sont marquées par des affects très forts. Mais qui ne relèvent pas de l’instinct.
Ce qui peut exister, ce sont des constructions idéologiques d’ensemble qui nous poussent à nous conformer à la loi de la reproduction - il n’y a qu’à regarder à quel point on culpabilise les jeunes femmes, et parfois même, les jeunes couples, lorsque ceux-ci tardent à avoir des enfants -. Il y a aussi, chez certaines femmes, un fort sentiment de culpabilité qui peut se développer si celles-ci ont l’impression de ne pas fournir ce qui est attendu d’elles. Mais en aucun cas un instinct maternel qui les pousse à la maternité ou à aimer leurs enfants. L’amour maternel est une construction mentale, sociale, qui se construit dès l’enfance pour chaque individu. »
Bonjour, sans doute y a-t-il une part d'instinct mais cet instinct ne fait pas de bonnes mères par contre ! Chez les humains, comme chez les animaux d'ailleurs, il existe de bonnes mères et de mauvaises mères. Hérédité ou acquisition, je n'en sais pas plus non plus mais pour ma part, j'ai dû apprendre à être mère, ce n'est pas venu avec la conception et la naissance des mes enfants, l'amour que je portais à mes bébés c'était du style, "plus que hier et moins que demain " ! On aime ses enfants un peu plus chaque jour, on doit apprendre à connaître ce petit être qu'on a créé, même si l'instinct est là sans doute dès le départ, cet instinct est différent de l'amour qu'on porte à nos enfants .
Si cet instinct existe il doit être du même type que l'instinct paternel non ? un peu comme quelque chose qui nous resterait de notre " animalité" , le devoir de protéger notre progéniture
Et si il existe comment expliquer que certains en sont démunis .. l'actualité regorge de faits divers atroces qui auraient tendance à démontrer que tous nous ne sommes pas pourvu de cet instinct
"J'ai des questions à toutes vos réponses "
W. Allen
Je ne suis pas d'accord sur l'expression avoir" l'instinct maternelle ou paternelle" ...
On agit par "instinct",
on n'a pas l'instinct, c'est pas un comportement acquit chez l' un et pas l' autre!
on peut avoir l'instinct de survie, faire une chose que l'on juge bon de faire pour survivre,
voler parce qu'on a faim,
pour moi l'instinct est plus une pulsion qui pousse à faire quelque chose plutôt qu'une qualité à faire une chose!
Je peux me tromper dans la définition mais c'est mon point de vue. :d
Je suis plutot d'accord avec pati, on peut pas vraiment parler d'instinct maternelle ou paternelle, car l'instinct c'est quelque chose qui est censé etre ancré et se declenche a un moment comme l'instinct de survie...
Pour moi c'est plutot, les gens qui agissent, selon comment ils ont été élevés, ou veulent faire l'inverse de ce qu'ils ont vécu, car toute façon, c'est l'un ou l'autre ainsi que selon leurs caracteres etc..., ce qui semblerais plus logique par rapport a pq eux ils abandonnent leurs enfants, ou les revendent, etc..., et que d'autres ils mouraient pour que leurs enfants puissent vivrent...
Moi je sais que je suis dans la partie, je fairais le max pour qu'ils puissent vivre bien etc...
car c'est ma façon de vivre, et meme si j'ai pas d'enfants, j'ai ete avec une femme qui as des enfants, et quand on avais difficile fin de mois, eux priorité pour manger et habille normal, et moi apres, de la logique, et rien avoir avec l'instinct...
selon moi evidemment
Celui qui ne craint pas le sabre qu'il manie, n'a le droit de manier aucun sabre
Selon moi l'instinct maternel est une "jolie invention". Pour preuve, lors d'erreur à la maternité lorsque des bébés ont été échangés les mamans et papas se sont attachés au bébé qu'ils ont élevé. L'amour se construisant petit à petit durant la grossesse (et même avant la conception) sur un enfant "imaginé" qui devient concret lors de la naissance. Je pense aussi qu'il y a échange de sensations/sentiments entre l'enfant et les parents qui fait qu'on peut avoir un attachement différent dans sa forme d'un enfant à l'autre même si on les aime tous autant l'un que l'autre.
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