Sous-titre.
Les oiseaux ne sont pas faits pour voler.
Ni pour marcher, mais ça c'est plus "normal". Voyez l'albatros de Baudelaire*.
En fait, seuls les grands rapaces, comme le condor ou l'aigle royal (et les chouettes, les hiboux?) volent.
Après le décollage d'une hauteur, ils s'envolent, planent en surfant sur les moindres courants ascensionnels ou descendants.
Les plus "petits" oiseaux ne peuvent se maintenir en l'air qu'en battant péniblement, continuellement des ailes. L'extrême : le colibri qui en fait (des, je ne sais plus, beaucoup!) pour un vol "stationnaire".
Ce qu'ils font de mieux, ce sont des sortes de "plongeons", en descente, mais une nouvelle série de battements d'ailes est nécessaire pour remonter au même niveau.
lycorne, une corne mais pas d'ailes
*Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire