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Quelques notes sur ...
 
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Quelques notes sur la guerre civile en Espagne 1936-1939. Première partie.

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(@anonymous)
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« ¡ No pasarán ! » ( Ils ne passeront pas ! )*

Ce slogan a été lancé à Radio Madrid par « la Pasionaria » (Dolores Ibárruri, dirigeante du Parti Communiste Espagnol) le soir du 18 juillet 1936 suite au putsch des généraux Mola (et Franco depuis les Canaries, oµ il était exilé pour … complot) déclenchant la guerre civile espagnole, l’une des plus terribles du XXe siècle.

¡ No pasarán ! Slogan qui sonne haut et clair. On se dresse, droits et fiers et on le lance d’une voix forte, le poing levé. Parfaitement adapté à la situation.

En effet, les putschistes escomptaient une victoire rapide : le gouvernement légal du Front populaire (socialistes, communistes et des plus petits) était faible et divisé, impuissant, et n’avait presque plus d’armée (le gros de la troupe et surtout des officiers étaient en face !).

A organiser la résistance ce furent les puissants syndicats, CNT (Confederación nacional del Trabajo, anarcho-syndicaliste, entre 1,5 et 2 millions d’adhérents en 1936), UGT (Unión General de Trabajadores, socialiste, plus d’1 million) ; les partis, PCE, communiste, PSOE, socialiste, POUM (Partido Obrero de Unificación Marxista, parti marxiste anti-stalinien qualifié de trotskiste, c’est dans ses rangs qu’a combattu Georges Orwell, l’auteur de « 1984 »), ainsi que la FAI (Federación Anarquista Ibérica, anarchiste).

Ce sont les organisations ouvrières qui ont fait échouer le putsch à Madrid, Barcelone et Valence en donnant l’assaut aux casernes pour y prendre les armes.

Les militants de la CNT furent parmi les premiers à aller au devant des troupes franquistes et à donner un coup d'arrêt à leur avancée, côte à côte avec les militaires restés fidèles à la République et des militants marxistes.

Dans un premier élan, les Républicains ont réussi à arrêter l’avance des Nationalistes.
Au bout d'une semaine, les fronts étaient pratiquement stabilisés.

L’Espagne se retrouva divisée en deux. Grosso modo, pour les Nationalistes, l’Andalousie au sud-ouest et la moitié nord, de la Galice à l’Aragon, excepté les Asturies, la Cantabrie et le Pays basque restés du côté Républicain, qui contrôlait en outre la bande centrale, de la frontière portugaise à la Catalogne.

Dans cette partie, une révolution sociale est impulsée par la CNT et le POUM.

Les ouvriers prennent le contrôle des usines et les paysans collectivisent les terres.

Quelle horreur !

La guerre se déroula sur différents fronts, souvent sous forme d’une guerre de position.

Les Républicains, moins organisés et moins armés, étaient souvent sur la défensive.

On campe sur ses positions. On attend l’ennemi de pied ferme.

Les contre-offensives des Républicains, à l’exception notable de la Guadalajara, se sont soldées par des échecs (notamment lors des grandes batailles de Teruel et celle de l’Ebre) et ont permis de nouvelles avancées des Nationalistes.

La défaite finale fut provoquée en grande partie par les divisions croissantes dans le camp républicain.

Le Parti communiste espagnol, téléguidé par l’Union soviétique de Staline* et grâce à son aide militaire, réussissant à éliminer (physiquement aussi!) ceux qu’il considérait comme des «traîtres», les militants de la CNT et du POUM ;

Il suffit de rappeler les événements de mai 1937 à Barcelone : la police aux mains des communistes du PCE pourchassant dans les rues les anarchistes de la CNT et les militants du POUM qui se retranchaient dans les bâtiments et derrière des barricades.

Une véritable guerre civile dans la guerre civile.

Défaite aussi suite à l’intervention  de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste aux côtés de franquistes tandis qu’en face toute aide était refusée aux Républicains à cause de la « neutralité » des « démocraties », France et Grande Bretagne. En fait, heureuses qu’on barre la route à ces « dangereux communistes »..

Les nazis « testaient » leur aviation en vue de la guerre qu’ils allaient provoquer.
On se souvient de Guernica (voir le tableau de Picasso).

Mussolini envoyait des bataillons entiers avec armes et chars contre les Républicains, soutenus eux par les Brigades internationales (des volontaires de tous les pays, surtout des Français, des Allemands et des Italiens).
On put ainsi assister à ce spectacle cocasse s’il n’avait été tragique : des Italiens des deux côtés du front s’échangeant des insultes dans leur langue fleurie ...
(Les Espagnols le faisaient déjà, mais je trouve leur langue moins fleurie … ).

Défaite due, enfin, à la stratégie des généraux Républicains, dirigés par des « conseillers » soviétiques.
Guerre de tranchées et attaques massives à découvert (comme pendant la Première Guerre mondiale ! Ils n’avaient donc rien appris). Cela se terminait par un massacre et un retour sur les positions antérieures ou, pire, une déroute.

* l’Union soviétique de Staline, après Lénine* mériterait un autre sujet...


   
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Intérêt  purement historique!. Pas de quoi alimenter un débat.
Par contre il est clair que le développement économique de l'Espagne a eu lieu 
sous Franco.


   
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Bug? Ce devait être la deuxième partie. Voir plus bas, donc.

¡ No pasarán ! « Ils ne passeront pas ! ». Il n’est peut-être pas judicieux d’adopter ce slogan ou une stratégie défensive semblable pour contrer l’extrême droite en France alors qu’elle s’empare d’un bastion après l’autre.

Les gouvernements successifs, de gauche, de droite ou du centre, se sont ingéniés à faire le lit de l'extrême droite, soit en reprenant ses idées, soit en les mettant en œuvre.

Le plus flagrant. L’« accueil », plutôt la chasse, aux réfugiés, légaux ou illégaux dans le même panier, pas plus de distinction que l’extrême droite.

Y compris le Gouvernement actuel, qui subit la crise et ne prend aucune autre mesure plus utile qui pourrait le rendre un peu plus populaire que l’extrême droite. Pourquoi pas museler les banques et taxer les multinationales des "paradis fiscaux", à commencer par les GAFAM.

Adopter un slogan ou une stratégie de type défensif, genre ¡ No pasarán ! pourrait sembler approprié à première vue.

Mais c’est justement parce qu’il est défensif qu’il n’est pas approprié.

L’extrême droite va poursuivre son offensive et nous allons essayer de la contenir.

Sans garantie.

Elle garde l’initiative. Elle aura déjà gagné la guerre psychologique.

 

Ce message a été modifié depuis 1 an 2 fois par Anonyme

   
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